L'architecture n'est sans doute, pour certains architectes de talent, qu'un simple enchevêtrement virtuose de volumes les uns avec les autres.
Chaque mur, chaque dalle, chaque élément peut alors faire l'objet d'une savante organisation qui joue avec les termes de juxtaposition, d'opposition, d'opacité et de transparence. Les ombres et la lumière qui en découlent prennent alors toute leur poésie et l'on peut parler, sans se tromper, d'architecture au sens d'art à part entière.
C'est le cas de ces Manhattan Beach Residences, conçues par Aidlin Darling Design, à San Francisco.
Jouant avec des vues panoramiques sur l'océan et s'inscrivant dans un paysage urbain assez dense, ces maisons individuelles se composent d'une série d'espaces qui s'articulent mélodieusement autour de terrasses minérales ou patios végétalisés où la limite entre le dedans et le dehors flirte parfois avec l'immatérialité.
Le traitement des espaces semble aller au bout de celui des matières. Faites de béton, d'acier et de verre, ces architectures ont l'art de faire disparaître toute contrainte technique : le dessus des ouvertures ne possède pas de linteaux, les toitures de l'attique semblent léviter au-dessus de grandes baies aux seuils parfaitement plats, et même le mur des salles d'eau se prolonge à l'extérieur comme une seule et même surface qui organiserait elle-même l'espace.
Remarquez également la transparence du garde-corps du dernier étage, visible notamment sur la première photo : le ciel devient lui-même partie intégrante de l'édifice, tout comme la lumière s'empare des volumes à la tombée de la nuit.